Comment vivre ne pas mourir pour Mourir

Présentation

 

Lectures, glose:


         « L’Ecriture est immuable et les gloses ne sont souvent que l’expression du désespoir que les glossateurs en éprouvent » (Kafka,
Le procès).

        « Peut-être l’important est-il de maintenir la foi en la Porte. Le questionnement sur la loi seul le permet. » 

Plan de lecture:
 

 

I           L’envie, la misère                    

              La Bruyère                      

II         Le désir, la mort                     

              Giono                              
          Kafka                              

III        L’Amour, Dieu            

             Breton                            
         Chrétien de Troyes

 

 

Début

 


La Bruyère : misère du monde, dans Les Caractères

 

« Dans cent ans le monde subsistera encore en son entier ; ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs » (« Samo », taguait Jean Michel Basquiat, abréviation de « the same old shit ». – oui, mais comment ne pas leur donner raison ?)

 

 

Un des objectifs des Caractères est de "caractériser" des types humains : par exemple, le courtisan, qui est donné comme un être purement social, aliéné à un mécanisme, la cour.

Deux chapitres des Caractères, « De la cour » et « Des grands » (centraux dans l’œuvre), font plus clairement et systématiquement, moins qu’anecdotiquement, l’analyse des mécanismes régissant la société des hommes (à une époque peut-être pas si révolue que cela**). Ces deux chapitres entraînent logiquement un positionnement politique à visée de réforme dans le chapitre qui suit : « Du souverain ou de la république ».

 

 

Autre extrait


 

              Perceval de Chrétien de Troyes :

              D’une perspective mystique et tragique de l’âme

 


Préambule

Le roman comme « semence » : le travail de Chrétien participe à une vaste entreprise de création de la Vie par l’homme.

Dédicace, éloge du comte Philippe de Flandres, mécène et commanditaire de l’œuvre ; qui participe lui-même à la grande Œuvre de l’homme suivant les principes fondamentaux de l’Eglise (Justice, loyauté, sainteté).

Source de son ouvrage : un livre intitulé « le conte du graal ». Idée d’une filiation, d’une continuité dans l’Oeuvre, d’une transmission possible.

 

 

Première partie du récit

1. (Etape 1 du récit) 

Perceval qui ne porte pas encore ce nom de chevalier (qu’il n’est pas encore), n’est à l’origine que le fils d’une « dame veuve », un fils sans père (sans repères), se « lève », dès la quatrième ligne du récit, « dans la Gaste Forêt » : sorte de naissance à la vie humaine (autre que matricielle, organique). Naissance d’une âme, d’un mouvement d’être.

 

Fascination pour les chevaliers (la brillance de leurs armures) qu’il croise dans la forêt ; soif, ambiguë, de devenir un chevalier (d’être et de gloire).

 

Sa mère (sous son questionnement) lui apprend qu’il est de la lignée d’un haut chevalier (potentialité humaine de tout homme); qu’il avait deux frères qui sont morts, « déconfits » lors de combats sanglants. Elle tente de le décourager : « les meilleurs sont déchus ».

Son père fut blessé aux jambes, et mourut de chagrin de la mort de ses deux fils. Idée de vanité de toute quête : mène à la mort et au chagrin (invitation de la mère à une sorte de confort d’être dans la forêt matricielle). / Le combat spirituel, selon Baudelaire, la quête de beauté, se termine par un cri de douleur...

Voyant la détermination de son fils qui « n’écoute pas grand-chose », elle lui enseigne quelques principes essentiels, vitaux – qu’elle connaît donc – (elle est sa première formatrice, initiatrice) : nécessité d’apprendre pour bien faire (possible connaissance) ; respect des femmes, continence de la libido (ne pas demander plus qu’un baiser) ; s’efforcer de connaître le nom de ceux, ce, qu’il rencontrera sur son chemin (nécessité d’une introspection, d’une compréhension, d’une analyse en quelque sorte); et prier Dieu (ne pas oublier le sacrifice de Jésus sur la croix, ce qu’il signifie : Possibilité et nécessité de sublimer la matière, de purifier le sang).

 

Séparation brutale (voulant le garder, elle le perd) d’avec sa mère, et mort apparente de celle-ci (rupture du cordon, « morte au pied du pont »). Libération concomitante de la libido : « de sa baguette cingle la croupe de son cheval » ; et liberté, sentiment d’existence

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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