Penser

EXTRAIT AUDIO (lecture: Jérôme Parzyfz)

Présentation

Penser,

en réponse voulant rester vivante

à toute autre chose vivante

y donnant foi.

Attendre,

au gré borné des humeurs

encore.

 

 

Début

 

Par le Verbe dieu créa la Vie.

Par le verbe, craignant son destin, l’homme créa la réalité.

 

Comment ma soif considérable d’amour

se satisferait-elle de vos petits verres

de sympathie (ce que vous appelez des amis)?

Je préfère encore ne rien boire, (tenter de contrôler la soif).

 

Je suis pécheur à la ligne

D’un bouchon intérieur

Guettant dans une rêverie plus ou moins vaste

Un sursaut une vibration ;

Et de tirer à la ligne

Une idée frétillante des profondeurs,

Or déjà plus ou moins morte.

 

Toute réussite extérieure comme sentiment est relative à l’échec d’autrui.

 

Pour échapper à cette terre, à bout d’incantations, se jeter dans le vide du sexe, ou apprendre longuement à force de connaissance de causes, apprendre, à tenter de s’élever. 

 

Ils ne montent ou ne descendent pas à certains étages de l’être qui deviennent des  caves. »

 

 

Autre extrait

Tu (elle) parles pour être désirée ; tu extraies (tes paroles) en considération de la valeur que donnera l’autre à ce que tu extraies. Tu ne te soucies pas de la qualité intrinsèque de ce que tu trouves, tu ne cherches pas. Tu ne cherches pas l’existence en soi, tu cherches à exister du point de vue tout relatif du regard de l’autre. Si je te donne l’impression de ne pas m’intéresser suffisamment à toi, ne te regardant pas constamment dans les yeux, c’est que je suis tout attentif au tamis de nos paroles où nous pourrions trouver de quoi nous partager ; alors tu m’en veux. Non décidément tout est brouillé de désir moins d’être aimé que d’être vénéré. Je ne crois pas être le trésor que je cherche, en conséquence mon regard intérieur cherche en moi autre chose que moi qui pourrait faire enfin que l’on s’entende pourtant (c’est l’une des fins possibles).

 
Peut-être y a-t-il un instinct qui pousse en effet l’homme à s’autodétruire, qu’il rende la matière qui le constitue.

 
Le bourgeois n’est plus depuis longtemps une catégorie sociale, l’espace social s’est bien ouvert, le bourgeois doit être redéfini comme étant celui qui ne vit et ne conçoit que le petit enclos, le petit enclos social.

 
L’homme est une taupe : libérez-le de la cage bitumée du monde, il s’enfonce dans la boue ; qu’attendiez-vous qu’il lui pousse des ailes ? – vous êtes d’une espèce délirante.

 
La comédie devient tragédie, tragédie de la mort, quand le jeu devient jeu avec la mort, une manière de se débattre, qui n’est pas avancer, en quoi réside la tragédie de la vie, avancer vers un point comme résistance, un point d’incertitude déterminé.

 
Ce matin à la radio : 

L’argent est plus fort que l’amour et la haine (indemnisation des proches des victimes d’attentat du Boeing).

L’argent est plus fort que la dignité (de l’instituteur  de Etre et avoir) ; le ah ah à peine couvert de la journaliste, le ah ah (Dom Juan), le ah ah rassurant de confirmation du pire.

 
Rue de Clichy : les distributeurs de billets font froidement le trottoir.

 

 

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